Traitement du cancer de la prostate par
radiothérapie : une efficacité accrue en association
LEIPZIG, Allemagne, October 10/PRNewswire/ -- Une combinaison de
plusieurs méthodes d'irradiation semble pouvoir améliorer l'efficacité de la
radiothérapie pour le cancer de la prostate à un stade avancé. C'est le
résultat d'études présentées au 25e congrès annuel de la Société européenne
de radiologie thérapeutique et d'oncologie (ESTRO). Les spécialistes
affirment également qu'un traitement associant hormone et irradiation peut
être bénéfique à des patients atteints d'un cancer de la prostate, lorsque
le risque de progression de la maladie est élevé.
Le cancer de la prostate est la forme la plus commune de tumeur chez les
hommes : rien qu'en Allemagne, 48 000 patients développent cette pathologie
chaque année. Sachant qu'un simple test sanguin pour le dosage de l'antigène
spécifique de la prostate (PSA) permet de détecter les premiers signes
d'apparition de la maladie, un nombre croissant de ces cancers est désormais
dépisté à un stade précoce. Dans le cas de petites tumeurs limitées à la
prostate, la radiothérapie peut remplacer une intervention chirurgicale.
Dans le cas de tumeurs localement avancées, qui ont franchi les limites de
l'organe et ne sont plus opérables, la radiothérapie est le traitement de
choix.
La radiothérapie externe est la norme.
La méthode standard utilisée en matière de radiothérapie est
l'irradiation depuis l'extérieur. Cependant, les radio-oncologues utilisent
de plus en plus la curiethérapie. Selon ce procédé, le médecin introduit la
source de radiations directement dans la prostate. Les substances
radioactives sont, d'une part, de petits éléments (<< grains >>) qui restent
dans la prostate et irradient la tumeur à faible dose pendant une longue
période. Dans le cas de la procédure dite << à chargement différé >>, des
aiguilles creuses sont enfoncées dans la prostate pendant quelques minutes
au cours d'une ou de plusieurs séances. Elles libèrent une dose de
radiations définie, puis sont retirées.
Peter Hoskin, du Centre de cancérologie du Mount Vernon Hospital, à
Northwood, au Royaume-Uni, présente à la conférence de l'ESTRO une étude
durant laquelle son équipe a testé si une combinaison de curiethérapie et de
radiothérapie externe peut améliorer les résultats du traitement de petites
tumeurs. A cette fin, les radio-oncologues ont réparti aléatoirement 220
patients en deux groupes.
Dans le premier groupe, les patients n'ont subi qu'un traitement par
radiothérapie externe à la dose habituelle. Dans le second groupe, les
patients ont reçu une radiothérapie externe plus faiblement dosée, suivie de
deux séances de curiethérapie.
Les résultats
Les effets secondaires du traitement étaient comparables pour les deux
groupes. Néanmoins, les médecins ont pu observer des différences dans
l'évolution des taux de PSA : pour 80 % des patients qui ont reçu un
traitement combiné, les taux des marqueurs tumoraux sont restés stables
pendant la période de suivi de trois ans. Ceci montre que le traitement a
été efficace et que la maladie est sous contrôle. Pour le groupe qui n'a
reçu qu'une radiothérapie externe, cette stabilisation n'a été observée que
pour 63,6 % des patients. Bien qu'il soit encore impossible de tirer des
conclusions définitives, étant donné la brève période de suivi, pour les
spécialistes, les résultats indiquent que l'association des traitements est
particulièrement efficace.
Si une tumeur de la prostate ne peut plus être entièrement enlevée ou
détruite, que ce soit par chirurgie ou par irradiation, les médecins tentent
de bloquer la croissance de la tumeur, et donc la progression de la maladie,
à l'aide d'un traitement médicamenteux inhibant les hormones. En effet, les
hormones sexuelles masculines stimulent la croissance de ce type de cancer.
Une association prometteuse
Cela fait quelques années que les médecins expérimentent un traitement
associant un inhibiteur hormonal à la radiothérapie, pour savoir si les
chances de guérison du cancer de la prostate s'en trouvent améliorées de
façon générale. Le 10 octobre, dans le cadre de la conférence de l'ESTRO à
Leipzig, Thomas A. Pickles (de Vancouver, Canada) présente une étude dans
laquelle ce type de traitement combiné a été comparé à une radiothérapie
conventionnelle.
Pour leur étude, les médecins ont subdivisé les trois catégories de
risque habituellement considérées pour le cancer de la prostate (risque
élevé, moyen et faible) pour répartir les patients en cinq groupes de risque
au total, de manière à obtenir une vision plus détaillée.
1 835 patients ont pris part à cette étude. Il leur a été administré soit
un traitement par radiothérapie uniquement, soit un traitement associant un
inhibiteur hormonal à la radiothérapie. Ainsi que l'a rapporté M. Pickles,
aucun effet bénéfique significatif d'un traitement hormonal supplémentaire
n'a été constaté chez les hommes relevant des deux catégories de risque les
plus faibles. Les résultats étaient différents pour les trois groupes
présentant des risques plus élevés : dans le groupe le plus à risque, les
taux de PSA sont restés stables pour 45 % des patients qui ont reçu les deux
traitements en association, ce qui montre l'efficacité de cette combinaison.
En comparaison, 17 % seulement des patients à haut risque qui n'avaient été
traités que par radiothérapie présentaient encore des taux de PSA stables au
bout de cinq ans.
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